Certains enfants de 18 mois ne prononcent qu’une poignée de mots, tandis que d’autres en maîtrisent plusieurs dizaines. Les chiffres de référence varient selon les sources, mais la moyenne attendue oscille entre 10 et 50 mots à cet âge. Il existe pourtant une grande diversité d’acquisitions, sans que cela signale nécessairement un retard.
Le passage du babillage à l’utilisation de mots compréhensibles ne suit pas un rythme uniforme. Certains progrès surviennent soudainement, d’autres prennent plus de temps. Cette variabilité complique l’interprétation des étapes du développement verbal des tout-petits.
Le développement du langage chez les enfants de 12 à 24 mois : repères et évolutions
Dès le cap du premier anniversaire, le langage amorce une transformation remarquable. Entre 12 et 24 mois, les tout-petits multiplient les essais, cherchent les sons, s’essaient à nommer ce qui les entoure. Leurs premiers mots s’invitent parfois par surprise, portés par une intonation qui en dit long sur leur intention. Mot après mot, le vocabulaire s’étoffe, nourri par la répétition, l’écoute, et la qualité des échanges qui rythment le quotidien.
Les professionnels s’accordent : au fil des mois, chaque enfant agrandit son “dictionnaire personnel”. Les gestes restent très présents, accompagnant cette montée en puissance verbale. Les premières combinaisons de mots esquissent des phrases balbutiantes où se devine déjà une pensée qui s’organise. Quelques étapes jalonnent ce développement :
- Autour de 12 mois, surgissent les premiers mots porteurs de sens : nommer un objet, appeler une personne, exprimer un besoin.
- Vers 18 mois, le vocabulaire s’élargit et les premières associations de deux mots apparaissent.
- À 24 mois, l’enfant tente de courtes phrases, multiplie les tentatives pour communiquer davantage.
Impossible de passer à côté de la variabilité des rythmes. Certains enfants se montrent fascinés par les sons, d’autres privilégient les gestes. La marche, l’exploration de l’espace, chaque nouvelle compétence motrice influence aussi l’évolution du langage. Les mots naissent dans le mouvement, la relation, l’expérience concrète.
Combien de mots un enfant de 18 mois dit-il en moyenne ?
À 18 mois, la palette de mots s’étend généralement de 15 à 50 mots. Ce repère, issu des études cliniques, sert avant tout de boussole. Certains enfants restent plus discrets, observent, tandis que d’autres se lancent dans la parole sans attendre. Tout dépend de l’environnement : discussions à la maison, lectures partagées, échanges avec d’autres enfants ou adultes.
À cet âge, peu importe la forme parfaite du mot. Les approximations comptent : “dodo” pour dormir, “papa” pour toute figure parentale, “bobo” pour signaler une gêne. Dès lors qu’un son est utilisé avec intention pour désigner quelque chose, il a sa place dans la liste. Ce qui importe, c’est la capacité à se faire comprendre, à pointer une réalité ou un désir.
Voici quelques tendances observées dans la pratique :
- La plupart des enfants de 18 mois utilisent couramment entre 15 et 20 mots.
- Certains dépassent déjà la cinquantaine de mots, notamment s’ils grandissent dans un univers riche en échanges.
- D’autres s’en tiennent à une dizaine, sans que cela ne trahisse forcément une difficulté.
Le vocabulaire peut connaître une accélération brutale, presque fulgurante. C’est ce qu’on appelle parfois “l’effet boule de neige” : en quelques semaines, le nombre de mots explose. Prêtez attention aux petits mots du quotidien : “encore”, “non”, “là”, qui révèlent une compréhension fine de l’échange avec l’entourage.
Pourquoi chaque enfant avance à son rythme : variations et facteurs à connaître
Impossible d’établir un standard. Les trajectoires de chaque enfant diffèrent, parfois même au sein d’une même famille. L’apprentissage des mots et ensuite des phrases dépend d’une foule de paramètres, propres à chaque histoire et à chaque environnement.
La stimulation quotidienne se révèle déterminante. Là où la parole circule, où l’on feuillette des livres, où les comptines rythment les journées, le vocabulaire s’enrichit naturellement. À l’inverse, certains enfants, plus observateurs, investissent d’abord le langage corporel, avant d’oser prononcer leurs premiers mots.
Les rythmes familiaux, les modes de garde, la langue parlée à la maison : tout cela façonne la progression. L’exposition à plusieurs langues, par exemple, peut donner l’impression d’un démarrage plus lent. Mais bien souvent, dès que l’enfant se familiarise avec les sons et les structures, il rattrape rapidement son “retard”.
Le rôle des parents reste central. Parler, expliquer, chanter, mimer : chaque interaction nourrit la curiosité et la capacité à assimiler de nouveaux mots. Le passage du mot isolé à la phrase complète peut surprendre par sa soudaineté. Les jeux, les rituels, la vie de tous les jours façonnent ce cheminement, sans jamais suivre un calendrier figé.
Quand et comment réagir si le langage tarde à venir ? Conseils pratiques pour les parents
Le retard de langage inquiète souvent les familles. À 18 mois, il n’est pas rare que certains enfants restent économes de mots, tandis que d’autres explorent déjà des combinaisons plus complexes. Quelques signaux peuvent inviter à la vigilance : absence totale de mots, désintérêt pour l’échange, rareté des gestes ou absence de réaction à la voix. Ces observations, consignées sur le carnet de santé lors des rendez-vous réguliers, permettent d’avoir une vision claire du développement.
En cas de doute, il vaut mieux consulter un professionnel de la petite enfance : médecin généraliste, pédiatre ou puéricultrice. Leur expertise, appuyée par des outils d’évaluation, permet d’y voir plus clair. Si le retard persiste ou si d’autres signes apparaissent (difficultés d’audition, troubles de la compréhension, isolement), il devient pertinent de se tourner vers un orthophoniste.
Voici quelques pistes concrètes à privilégier dans le quotidien :
- Encouragez chaque initiative de communication, qu’elle soit verbale ou gestuelle.
- Restez attentif à toutes les réactions de l’enfant, aussi discrètes soient-elles.
- Privilégiez les échanges à travers le jeu, la lecture, les routines familières.
- Notez les nouveaux mots ou gestes pour en discuter lors des consultations.
Détecter tôt un trouble du langage permet d’envisager un accompagnement adapté. Les progrès peuvent être rapides, tant la capacité d’apprentissage à cet âge est grande. Les parents, en première ligne pour observer et soutenir, disposent de moyens simples et concrets pour accompagner ce parcours, tout en respectant les particularités de chaque enfant.
À 18 mois, la palette des mots n’est jamais figée : elle s’improvise, s’invente, s’enrichit au fil des jours. L’essentiel, c’est la progression, le plaisir d’échanger, et la certitude que chaque mot trouvé trace le chemin vers l’autonomie.


